La photosynthèse expliquée simplement pour les passionnés d’orchidées et les débutants

Sans entrer dans des explications trop détaillées (qui sont assez complexes), je vous propose aujourd’hui un aperçu personnel du processus de la photosynthèse afin de mieux comprendre le fonctionnement des orchidées (et des plantes en général) pour les cultiver plus efficacement. Je vais rester simple pour que ce soit accessible !

Les plantes : des usines chimiques miniature

C’est la photosynthèse qui est à la base de toutes les activités d’une plante. Elle permet de capter l’énergie et de la transformer en énergie chimique qui circule dans la plante pour soutenir toutes les fonctions nécessaires à sa croissance.

À travers la photosynthèse, la plante combine le (CO2) et l’ (H2O) pour créer une molécule plus complexe : un sucre, ou (C6H12O6). Ce sucre est ensuite utilisé comme source d’énergie pour une série de réactions biochimiques dans les racines, les feuilles, les fleurs, et même dans le parfum subtil qui attire les insectes pollinisateurs.

L’eau joue à la fois le rôle d’ingrédient et de « lubrifiant » dans la photosynthèse.

La photosynthèse est un processus chimique « aqueux », c’est-à-dire qu’il se déroule dans une solution liquide, composée d’eau et des nutriments absorbés par les racines. L’eau fournit non seulement le milieu pour ces réactions mais elle participe activement à la réaction chimique elle-même. Elle est acheminée par les racines à travers un réseau de vaisseaux très efficaces jusqu’au feuillage. La température de cette solution affecte la vitesse des réactions et la stabilité des composés intermédiaires.

Le feuillage est responsable de l’approvisionnement en CO2.

Le dioxyde de carbone (CO2) est présent dans l’air et ne peut être absorbé par les racines. La plante doit donc le capter dans l’atmosphère et le lier à d’autres composés pour l’inclure dans la sève, aux côtés des autres éléments nécessaires. Bien que cela puisse paraître simple, ce n’est pas le cas. De nombreux biologistes estiment que la principale limitation de la croissance des plantes tropicales est l’efficience réduite de leur captation de CO2.

Un point important : le CO2 est absorbé par le feuillage à travers de petites ouvertures appelées stomates, situées sous les feuilles. Ces stomates s’ouvrent ou se ferment selon les conditions environnementales et les besoins métaboliques de la plante, permettant ainsi l’entrée de CO2 ou l’évacuation de l’oxygène produit pendant la photosynthèse.

Contrairement aux animaux, les plantes ne possèdent pas de poumons pour respirer. Elles fonctionnent par diffusion gazeuse, un processus lent et délicat. Dans la nature, le vent ou tout autre mouvement d’air facilite cette diffusion en éloignant les gaz émis et en renouvelant l’air près des stomates. En culture intérieure, il peut être nécessaire d’assurer une bonne ventilation pour aider ce processus.

La lumière active la réaction chimique des ingrédients.

Une fois tous les ingrédients réunis, une série de réactions chimiques se lance, permettant de combiner l’eau et le CO2 pour créer le glucide. Surprenamment, ce processus nécessite des cycles de lumière et d’obscurité pour fonctionner correctement. Lors des phases lumineuses, la plante capte des photons, principalement rouges et bleus, qui sont absorbés par la . La lumière verte est réfléchie, ce qui donne la couleur verte des feuilles.

Les sucres produits par la photosynthèse circulent ensuite dans la plante, transportés par des vaisseaux plus fins, parallèles à ceux de la sève provenant des racines. Il n’est pas rare de voir certains sucres s’échapper d’une en bonne santé, un signe que le processus se déroule à plein régime.

Quelques principes à retenir :

Bien que le fonctionnement de cette « usine » soit assez complexe, il existe quatre besoins fondamentaux à satisfaire pour réussir la culture des orchidées et des plantes en général :

  1. La lumière est l’énergie qui active l’usine. Il est important de fournir la bonne quantité de lumière pour stimuler la photosynthèse, mais sans excès, car trop de lumière pourrait abîmer les tissus végétaux. Il faut aussi veiller à offrir des périodes d’obscurité suffisantes, car certaines étapes de la photosynthèse peuvent être perturbées par une lumière indésirable pendant la phase sombre.
  2. L’eau joue un rôle clé en tant que « lubrifiant » et « ingrédient » principal de la photosynthèse. L’eau doit être apportée de manière régulière, mais en quantité juste, car un excès d’eau peut étouffer les racines et entraîner la pourriture des tissus. L’arrosage doit alterner entre hydratation et déshydratation pour favoriser les échanges gazeux et éviter les infections bactériennes.
  3. Le CO2 est essentiel à la photosynthèse et aussi important que l’eau. Cependant, il est beaucoup plus difficile à capter car il est dans l’air. Sans un approvisionnement suffisant en CO2, la plante finira par « suffoquer », tout comme nous lorsque nous manquons d’oxygène. En culture intensive, une aération adéquate est nécessaire, surtout lorsque les plantes sont exposées à une lumière intense et croissent rapidement.
  4. La température ambiante régule l’usine. La température doit être ajustée pour correspondre aux besoins des plantes. Par exemple, une baisse de température pendant la nuit est essentielle pour certaines transformations chimiques, notamment lors de la digestion des photons absorbés durant la journée.

Pour que la plante fonctionne correctement, ces quatre besoins doivent être bien équilibrés. Il est donc important de se référer à des sources fiables ou de demander conseil pour garantir un environnement optimal.

Conclusion philosophique

Selon les Évangiles, Jésus aurait transformé l’eau en vin. Que chacun y croie ou non, ce qui est certain, c’est que les plantes transforment l’eau en sucre ! Ces glucides sont à l’origine de toute vie sur Terre. Les plantes, grâce à ces sucres, croissent, et les animaux se nourrissent d’elles pour vivre. Même les champignons et les tirent leur énergie des résidus de ces transformations.

Peut-être devrions-nous être plus conscients et reconnaissants de ce petit miracle qu’est la photosynthèse, qui non seulement élimine le CO2 de l’atmosphère, mais nous restitue l’oxygène dont nous avons tant besoin. Après tout, un miracle est souvent invisible, comme le dit la Bible.

Note de l’éditeur

Les chroniques de M. Charpentier sur les orchidées sont publiées sur le site du Jardinier paresseux sous une licence « Copyleft ». Les sociétés horticoles peuvent les intégrer dans leur journal technique ou partager le lien avec leurs membres, à condition de mentionner la source.