Des pommes qui gagnent à être croquées

**Sophie Ginoux**
**Collaboration spéciale**

Qu’elles soient rouges, vertes ou jaunes, dodues ou cylindriques, sucrées ou acidulées, les pommes en autocueillette dans les vergers du Québec nous séduisent automne après automne; et même l’été, pour certaines d’entre elles. Il faut dire qu’avec près de 90 variétés de ce fruit autour de nous (et plus de 7000 dans le monde), il y a de quoi tomber dans les pommes ! Alors, pourquoi ne pas troquer les McIntosh, Spartan, Gala ou Honeycrisp habituelles pour d’autres pommes moins connues, mais qui méritent de l’être ?

La Passionata

Saviez-vous tout d’abord que nous avons des variétés de pommes créées ici même, au Québec ? Effectivement, un collectif de pomiculteurs et de cidriculteurs passionnés, réunis sous la bannière La Pomme de demain, développe depuis 1986 d’intéressantes créations que l’on peut croiser dans les vergers en autocueillette. C’est le cas de la Passionata, une grosse pomme jaune tirant sur l’orangé et le rosé, croquante, juteuse et aux arômes atypiques rappelant le raisin muscat et le fruit de la passion. « C’est une pomme à couteau parfaite à partager et au goût exceptionnel », affirme le producteur et pépiniériste Jean-Marc Rochon. Comment la déguste-t-on ? Telle quelle, en salade, ainsi que dans des tartes ou des croustades.

La Rosinette

Premier hybride 100 % québécois et fruit de 25 ans de recherche de La Pomme de demain, la Rosinette se distingue en premier lieu pour son esthétique, puisqu’elle est en forme de cœur avec des joues rose foncé sur un fond jaune. C’est une pomme à chair blanche sucrée, fruitée et un peu acidulée, à la fois croquante et fondante. Elle se déguste fraîche et cuite.

La Fameuse

Aussi surnommée « pomme de neige », cette pomme patrimoniale dont les racines au Québec remontent aux premiers colons de Nouvelle-France, et qui a été très consommée jusqu’au XXe siècle, a été réintroduite dans les vergers québécois. De couleur rouge orangé, sa chair très blanche est juteuse et sucrée, ce qui fait d’elle une pomme idéale à croquer ou à cuire pour faire des compotes bien lisses.

La Ginger Gold

De couleur jaune et au goût à la fois sucré et épicé, cette pomme ferme, croquante et juteuse peut surprendre la première fois qu’on y goûte. « Mais elle greffe une sensation de plaisir à la dégustation qu’on ne trouve pas dans d’autres variétés », indique M. Rochon, qui conseille de la manger telle quelle ou de la transformer en jus.

L’Ambrosia

Originaire de Colombie-Britannique, cette pomme de forme conique et de couleur rose sur fond jaune-vert se démarque facilement des autres variétés. « C’est vraiment une pomme 2.0, ajoute M. Rochon. Elle est belle, croquante, sucrée, avec des notes de bonbon en bouche. » De plus, elle ne s’oxyde pas et est très polyvalente, car elle est aussi bonne dans des salades que dans des desserts.

La Sweet Seize

Derrière ce nom enjôleur se cache une curieuse grosse pomme croquante aux saveurs d’épices, de vanille et de réglisse noire. Une vraie curiosité et, semble-t-il, un dessert à chaque bouchée. On la mange principalement fraîche, mais elle peut aussi se cuisiner. Attention, comme elle arrive à maturité vers la fin du mois de septembre, il ne faut pas la manquer !

La Willamette

Considérée comme la reine des pommettes, car elle est bien plus grosse que d’autres variétés, la Willamette a à maturité une robe rouge rubis qui fait d’elle une belle décoration. Mais il serait dommage de ne pas la transformer en sirop ou en gelée, car elle contient beaucoup de pectine. Elle est aussi très prisée en tant que pomme à cidre.

L’Eden

Cette variété de pomme, créée à Saint-Jean-sur-Richelieu, cristallise parfaitement l’image qu’on se fait d’une pomme de glace. D’un beau rouge qui ne brunit pas, croquante et ferme, elle ne tombe pas de l’arbre quand elle est mûre et y tient jusqu’en janvier, si bien qu’elle est excellente pour confectionner des cidres de glace. Mais elle peut aussi se consommer dans des salades de fruits.

Suggestions supplémentaires

Jean-Marc Rochon nous invite à découvrir d’autres variétés de pommes : l’Orléans, la première pomme créée sur l’île du même nom, à la fois dodue, croquante et au goût encore plus délicieux après un mois d’entreposage ; la Crimson croquant, de couleur rouge, ferme et avec un bon équilibre sucre-acidité ; ainsi que la Delcorf, une pomme hâtive jaune orangé à la chair jaune bien parfumée.

Goûter aux variétés de nos régions

**Montérégie** : situé sur un flanc du mont Saint-Grégoire, le Verger de la Montagne existe depuis 75 ans et propose une vingtaine de variétés de pommes à travers ses quelque 15 000 pommiers, dont la Passionnée et la petite rose.

**Laurentides** : La tête dans les pommes n’a démarré qu’en 2014, mais propose déjà plus de 25 variétés de pommes cultivées en méthode biologique, comme ambroisie, la Ginger Gold et la Delcorf.

**Capitale-Nationale** : rendez-vous à Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans, où la Ferme Raynald Drouin offre 23 variétés de pommes différentes. Parmi elles, on retrouve notamment l’ancestrale Fameuse.

**Charlevoix** : bien connue pour ses cidres, la Cidrerie et Vergers Pedneault, située à L’Isle-aux-Coudres, est aussi le plus grand verger de sa région avec 35 variétés de pommes en autocueillette, dont plusieurs de notre sélection.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

Evaluez le post post