Nous vous expliquons pourquoi certains considèrent que la graisse de bœuf pourrait être un choix préférable aux huiles végétales classiques.
En cuisine, la graisse joue un rôle essentiel. Elle permet généralement d’obtenir une cuisson plus riche et savoureuse, en fixant les arômes de manière plus efficace, ce qui rend les plats encore plus agréables à déguster. Les graisses, tout comme d’autres nutriments, sont nécessaires à notre organisme, à condition d’en consommer de manière équilibrée.
Cependant, l’essor des produits ultratransformés et des habitudes alimentaires inadaptées à notre mode de vie nous expose à une consommation excessive de graisses (et de sucres). Pour manger de façon plus saine, de nombreux experts recommandent de prêter attention au type de graisses que l’on utilise et d’en limiter l’usage.
Dans cette démarche, les huiles végétales sont souvent mises en avant comme étant les meilleures options. Cela ne veut pas dire qu’il faut totalement éviter d’autres types de graisses, mais privilégier des produits plus sains au quotidien peut aider à prévenir certains risques. En effet, les excès de graisses saturées, présentes notamment dans certaines huiles, sont souvent associés à des maladies cardiovasculaires.
Une graisse réhabilitée ?
Dans le cadre de ce débat constant sur le choix des graisses, une nouvelle tendance émerge, principalement aux États-Unis, pour réintroduire une graisse autrefois considérée comme nuisible : le suif de bœuf.
Ce gras blanc et compact provient des dépôts viscéraux des bovins (et aussi des ovins). Longtemps privilégié en cuisine pour ses qualités gustatives et son efficacité à utiliser toutes les parties de l’animal, il demeure à la base de certaines recettes traditionnelles.
Le suif est composé de 50 à 60 % de graisses saturées, de 30 à 40 % de graisses monoinsaturées et de 5 à 10 % de graisses polyinsaturées. Selon la docteure Cate Shanahan, qui vit en Floride, il serait grand temps de réhabiliter la graisse de bœuf, qu’elle considère bien moins néfaste pour la santé que les huiles végétales, comme le rapporte un article de CNN.
Une bataille idéologique
La promotion du suif de bœuf aux États-Unis fait écho aux propos du ministre de la Santé sous le gouvernement de Donald Trump. Robert Kennedy Jr, connu pour ses idées controversées et ses prises de position anti-vaccins, est souvent critiqué par les scientifiques pour ses théories non fondées. Selon lui, les huiles végétales seraient plus dangereuses que le suif de bœuf.
Pour étayer ses propos, Cate Shanahan se réfère à plusieurs études qui dénoncent les risques associés aux Oméga-6 présents en grande quantité dans les huiles végétales. En revanche, le suif de bœuf est riche en oméga-3. Une consommation excessive d’huiles végétales pourrait provoquer des inflammations et des problèmes de santé chez certaines personnes.
Cela dit, cette analyse repose sur une vision partielle des avantages et inconvénients de chaque type de graisse. Le Physician Committee for Responsible Medicine met d’ailleurs en garde contre une réhabilitation excessive du suif de bœuf dans les régimes alimentaires.
Les études montrent clairement les effets néfastes d’une consommation excessive de ce produit sur le système cardiovasculaire. Cela ne signifie pas qu’il faille interdire le suif de bœuf dans la cuisine, mais le considérer comme un aliment de base au quotidien est largement remis en question par de nombreux experts.
La promotion de la graisse de bœuf (et plus généralement de la Viande) fait partie d’un mouvement conservateur et réactionnaire soutenu par le gouvernement de Donald Trump, qui remet en cause des connaissances scientifiques établies.
Les huiles végétales, bien qu’elles ne soient pas exemptes de critiques, présentent l’avantage de la diversité, permettant ainsi une variété dans les apports nutritionnels. Une consommation modérée et réfléchie reste donc nécessaire, en attendant des recherches plus approfondies.